Penser la mort en féministe
Où je me demande comment penser la mort quand on est féministe, qu’on a perdu une sœur, qu’on croit aux rouge-gorges et qu’on refuse les injonctions à “faire son deuil”.
Sur la page du bullet journal ouvert à côté de moi, il est écrit : « Newsletter fin juin : parler de Julia. »
Dimanche, cela fera 20 ans que ma sœur Julia est morte.
Samedi, on organise une cérémonie pour elle.
Cette échéance engendre en moi un mélange d’anxiété et d’appréhension, comme si j’étais sciemment en train de foncer dans un mur. Je m’apprête à retrouver physiquement les personnes qui ont habité sa vie. Certaines de ces personnes, je ne les ai pas vues depuis 20 ans. Voire je ne les connais pas. Il y aura aussi ma famille, des deux côtés. Et puis des ami·es, les miens, surtout les plus anciens, ceux qui ont connu Julia enfant et adolescente. Nous serons réuni·es afin de célébrer sa vie. Ou peut-être son absence. Nous serons réuni·es sous un même toit, en l’occurrence celui d’une chapelle, pour la seule et unique raison que Julia est morte. Pour prendre acte du fait que sa mort a transformé nos vies. Pour manifester le lien qui s’est créé entre nous du fait de sa disparition.
C’est absurde et magique à la fois quand on y pense.
C’est difficile, aussi.
Continuez votre lecture avec un essai gratuit de 7 jours
Abonnez-vous à La Douceur pour continuer à lire ce post et obtenir 7 jours d'accès gratuit aux archives complètes des posts.